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Charles Démia

Il naquit le 3 octobre 1637, d'une famille qui occupait à Bourg-en-Bresse un certain rang social.

Le père, Benoît Démia, d'abord pharmacien, occupait alors le poste de secrétaire du lieutenant général de Bresse, le marquis de Tienges, puis du Vice-Roi de Catalogne, qui lui confia plusieurs charges importantes. C'est en revenant d'Espagne en 1644, où l'avait conduit une mission de confiance, qu'il mourut à Tain, près de Tournon. Charles Démia avait alors sept ans.

L'année suivante, l'enfant perdit sa mère, Claudine Carteron, femme de tête, de foi et de tendre piété, caractéristiques qui nous permettent de mieux comprendre la vocation de son fils. A la considération dont elle jouissait, la famille Démia joignait les avantages de la fortune, trop tôt entre les mains de Charles qui vit encore mourir, deux ans après son unique frère.

Elevé par sa tante Jacquema Démia, il fit de brillantes études au Collège des Jésuites de Bourg, puis de Lyon, complétées par des cours de Droit Civil et Canonique. Il prit le grade de Docteur.

Se posa alors pour lui le choix de la carrière où il s'engagerait définitivement. Il prit le temps de la réflexion, de la prière, distribua aux pauvres d'abondantes aumônes, et se décida pour l'état ecclésiastique.

Le 8 septembre 1660, il se rendit à Paris et après un passage au Séminaire des Bons-Enfants, puis à Saint-Nicolas du Chardonnet, entra au Séminaire de Saint-Sulpice, où rayonnaient l'esprit et la doctrine de Monsieur Olier, établissement, renommé aussi pour ses fortes études théologiques et son excellente formation du clergé. Ordonné prêtre en 1663, Charles Démia donna les prémices de sa tâche pastorale à des prédications à Blois, Tours et pays environnants. Mais il avait hâte de revenir dans sa Bresse natale.

De retour à Bourg, Charles Démia se dépensa sans tarder, au soulagement des pauvres et à la formation religieuse des enfants, avec les ressources de son patrimoine, les trésors de son dévouement et de son activité apostolique. C'est là qu'apparaît pour la première fois un trait caractéristique de sa forte personnalité :

il fut toute sa vie, un initiateur, un créateur, un puissant homme d'action.

Cédant à l'une des plus profondes dispositions de sa nature, il se montra le grand ami des pauvres. « Père et nourricier des pauvres, il leur versait libéralement ses aumônes et ses richesses, visitait fréquemment les hôpitaux, les prisons et les maisons de tous les infortunés. Il connaissait les familles que la honte d'exposer leur misère retenait dans une cruelle indigence ... Il savait les plus nécessiteux d'entre eux, il en gardait les noms par écrit, de peur de les oublier dans ses distributions journalières ».

« L'Abbé Démia avait comme renouvelé la ville de Bourg» écrit un chroniqueur.

Cependant, un champ plus vaste l'attendait. Il vint se fixer à Lyon. Charles Démia n'avait pas encore 30 ans. Mgr Camille de Neuville, Archevêque de cette ville ne tarda guère à distinguer l'exceptionnelle valeur de cet homme. C'est ainsi qu'il fut nommé Promoteur général. Cette charge mettait son titulaire en contact direct avec le clergé des paroisses, les paroisses elles-mêmes et lui permettait de connaître les besoins de chacun.

C'est en procédant à ces visites qu'il fut frappé de l'ignorance et de la misère physique et morale d'une jeunesse oisive. Dès lors, il conçut l'idée d'un apostolat scolaire et se mit à l'oeuvre pour le réaliser. Il y consacra les vingt-quatre années qu'il lui restait à vivre. D'une santé médiocre, il ne calcula jamais avec ses forces. Ses déplacements étaient fréquents et source de grande fatigue. Le zèle de Charles Démia ne connaissait aucun obstacle, ne comptait avec aucun danger.

Ce fut à la suite d'une tournée de visites au "pays de Bresse» qu'il dut s'aliter pour ne plus se relever. Il mourut à LYON, le 23 octobre 1689, dans sa 53ème année. Les 1600 enfants des écoles fondées par ses soins, ouvraient la marche du cortège des funérailles, de la Basilique d'Ainay, au Séminaire de la Place Croix-Paquet, sur les flancs de la Croix-Rousse.

 

 

L'ambition de Charles Démia était d'instruire, d'éduquer et d'évangéliser les jeunes laissés pour compte de la ville de Lyon. Ce projet éducatif ambitieux pour son époque était centré autour de grands axes : des écoles gratuites, ouvertes aux filles comme aux garçons pour apprendre la lecture, l'écriture, le calcul, la catéchèse et la vie liturgique. Une volonté d'intégration sociale par l'éducation à la citoyenneté et l'apprentissage d'un métier.

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